Guy Prat : « Pas en terrain inconnu »

Pur produit lyonnais, Guy Prat est de retour à la maison ! Il a décidé de quitter Lattes Montpellier pour suivre Valery Demory sur le banc de Lyon ASVEL Féminin. En toute logique.

Comment s’est passée ton arrivée dans le projet lyonnais ?

 

J’étais en fin de contrat avec le BLMA. Comme Valéry Demory, qui m’a dit qu’il était en contact avec le club lyonnais. Il m’a demandé si cela m’intéressait. Connaissant Tony (Parker) depuis une dizaine d’années parce j’ai participé à ses camps de basket, j’ai dit banco. Surtout que c’est chez moi, puisque je suis lyonnais. Sportivement, cela ne pouvait que m’intéresser. Un projet intéressant comme celui-ci ne se refuse pas.

 

 

C’était une volonté de ta part de repartir sur un nouveau projet avec Valery Demory ?

 

Soit je prenais le poste de numéro un ailleurs, soit je continuais avec Valery. On forme un binôme intéressant. On travaille en osmose, sans souci. Et l’offre de Lyon est arrivée à ce moment-là. Et le projet était intéressant. Je ne sais pas s’il y aura dans les prochaines années un projet comme celui-ci dans le basket féminin.

 

La page doit être difficile à tourner après neuf années à Lattes Montpellier…

 

Avant d’être entraîneur, j’ai été joueur pro. On sait qu’il y a toujours un moment où on doit partir. On ne peut pas rester toute notre vie dans le même club. Cela faisait neuf ans pour moi, dix pour Valery, c’est déjà énorme. Après, on sait qu’on ne va pas oublier tout ce qu’on a fait, on ne va pas oublier les personnes non plus, parce que c’est une aventure humaine. La page est tournée. Maintenant, nous allons nous concentrer sur ce nouveau projet pour progresser, parce que c’est une remise en question permanente.

 

C’est excitant de repartir sur un nouveau chapitre significatif au sein d’un nouveau club ?

 

On va faire travailler des joueuses qu’on ne connait pas, dans un nouveau groupe… Cela va être intéressant pour faire de nouveau progresser des joueuses pour arriver au plus haut niveau, comme on l’a fait à Montpellier. Cela n’arrive pas en donnant un coup de baguette magique. Cela ne marche pas forcément avec tout le monde. Mais on va tout donner pour arriver au même niveau, voire mieux si c’est possible. Travailler avec de nouvelles joueuses individuellement et collectivement, c’est grisant.

« Certaines vont apprendre plus rapidement que d’autres, mais si on veut, on peut vraiment progresser à n’importe quel âge. »

FICHE

  • Coach assistant
  • Née le 04/12/1963 (53 ans)
  • Français

BIO

 

Avant sa carrière d’entraîneur, Guy Prat a connu une longue carrière de joueur professionnel (Villeurbanne, Mulhouse, Vichy, Lorient, Montpellier, Gravelines, Avignon, Saint-Etienne, Lyon), commencée à l’ASVEL et terminée à la CRO Lyon. Il remportera après sa carrière de joueur une impressionnante série de titres avec le BLMA en assistant Valery Demory : la Coupe de France en 2011 puis 2013, le championnat de France en 2014, la Coupe de France en 2015 et le doublé Coupe+Championnat en 2016.

 

CLUBS PRÉCÉDENTS

 

  • 2002-2005: Frontignan (NM2)
  • 2006-2007 : Mourenx (Cadettes France et LFB)
  • 2007 : Autun (NM2)
  • 2008 : Villeurbanne (NF3)
  • 2008-2017 : Lattes Montpellier
  • 2017 : Lyon ASVEL Féminin

 

Comment te qualifierais-tu en tant que coach assistant ?

 

Je suis très axé sur tous les fondamentaux individuels, le placement des pieds, des mains. Et en même temps, je suis quelqu’un qui amène de l’ambiance. Je fais rarement la tête, souvent de bonne humeur ! Mais j’ai aussi un caractère fort. C’est pour cela que je pouvais être appelé à être numéro un. Mais, par contre, je sais aussi rester à ma place quand je suis le numéro 2. Je sais ce que je dois faire. Je sais jusqu’où je peux aller et je ne suis pas là pour me mettre en avant. C’est mon job, j’adore ça. C’est vraiment ma passion et si on peut travailler tous les jours une heure ou deux sur les fondamentaux individuels en plus des entraînements collectifs, c’est sans problème. Je serais toujours présent à la salle.

 

Comment expliques-tu ton intérêt indéfectible pour la formation de la joueuse (Guy est le directeur de la GPS Académie, camp d’été spécialisé dans le perfectionnement des fondamentaux individuels) ? 

 

Pour moi, on peut progresser jusqu’à n’importe quel âge. Quand je suis arrivé à Montpellier, j’ai travaillé avec Gaëlle Skrela. On est devenus amis parce qu’on a passé des heures et des heures à la salle. Et même à 34 ans, elle a continué à travailler individuellement parce que c’est quelqu’un qui veut apprendre. Et quand on veut, on peut. Certaines vont apprendre plus rapidement que d’autres, mais si on veut, on peut vraiment progresser à n’importe quel âge.

 

Quelle est ton histoire avec Lyon ?

 

Je suis né à Lyon. Toute ma famille a joué au basket, mes parents, mes oncles, etc. J’ai eu ma première licence dans un club de quartier qui s’appelait St Just, dans le 5ème arrondissement de Lyon, qui s’appelle aujourd’hui le BB5 (Basket Ball du 5ème). Je suis ensuite parti à l’âge de 16 ans pour rejoindre Villeurbanne où j’ai fait mes deux années de junior. Je faisais alors souvent partie du groupe pro. J’ai quitté Villeurbanne en 1981 et j’ai continué ma carrière pro à Mulhouse. Mes parents n’y habitent plus mais j’ai beaucoup d’amis dans la région lyonnaise. En revenant sur Lyon, je savais que je ne revenais pas en terrain inconnu. J’ai commencé à l’ASVEL et j’ai fini ma carrière à 36 ans à la CRO Lyon, la boucle était bouclée en tant que joueur. C’est intéressant de revenir pour un nouveau projet dans le staff d’une équipe pro.

 

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